Covid-19 : vers la reprise dans les collèges francs-comtois

Mardi prochain 2 juin, les 6e et 5e devraient pouvoir réintégrer leurs classes, les 4e et 3e devant attendre le lundi 8 juin. Combien seront-ils ? Le comptage est en cours. En attendant, les établissements ont dû se réorganiser pour concilier accueil des élèves et respect du protocole sanitaire.

Jean-François Chanet : « Les ressources, morales et pédagogiques qu’ont su trouver individuellement et collectivement les enseignants vont être mobilisées pour maintenir ce qui est fondamental : l’égalité dans l’accès au droit à l’instruction. » Photo ER /Pierre LAURENT

« Nous avançons au jour le jour dans une logique qui ne nous est ni familière, ni naturelle », reconnaît le recteur Jean-François Chanet. Alors que, dans le primaire , les effectifs en classe sont passés dans l’académie de Besançon de 9,9 % des élèves le 14 mars à 16,6 % parmi les 112 413 écoliers, les sondages sont en cours concernant les collégiens, attendus la semaine prochaine : à partir du mardi 2 juin pour les 6e  et 5e , du lundi 8 pour les 3e  et 4e.

Casse-tête de l’organisation

Conscient que « nous allons franchir un cap à partir du 2 juin », le recteur souhaite souligner « la qualité des relations et la confiance » entre le rectorat et les collectivités locales, départements et Région, « d’autant que nous sommes dans l’expectative qui résulte de l’incertitude de la communication gouvernementale s’agissant du calendrier. » Et de préciser : «  Nous étions initialement en rouge et, comme la situation initiale a été gelée pour trois semaines, nous avons dû nous préparer de façon plus officieuse qu’officielle. Car nous n’aurons confirmation de cette reprise que le jeudi 28 mai. Mais il n’était pas imaginable que nous nous mettions seulement à tout préparer le 29… »

Sécurité sanitaire 

« Sur le plan sanitaire », assure le recteur, « nous avons mis en place dès le 11 mai une cellule CoronAgir, entre l’ARS, la Caisse d’assurance maladie et nous. Dès qu’un cas suspect est signalé, nous testons. Sachant que, grâce aux infirmières scolaires, nous avons pré-identifié les cas contact, établissement par établissement, de façon à les tester tout de suite classe par classe. En fin de semaine dernière, nous avions déjà un peu plus de 90 cas signalés depuis le 11 mai, tous négatifs. Ceci pour dire que la vigilance est maximale. Et si des cas se révélaient positifs, on fermerait tout de suite l’établissement comme cela a été fait dans d’autres régions. »

Lutte contre le décrochage

« La lutte contre le décrochage – ou pour le raccrochage – est un souci quotidien qui va nous amener à être ambitieux et audacieux », poursuit Jean-François Chanet. Qui note que « la crise a confirmé que le décrochage ne commence pas au collège ou au lycée, mais dès le premier degré. Il y a des signes annonciateurs que le confinement a mis en pleine lumière. Car, malgré tous les efforts de maintien du lien, une petite partie nous a échappé. »

Comment les ramener dans le cadre scolaire ? « Un enseignement spécifique reste à inventer pour conserver l’idée de socle commun tout en s’adaptant aux spécificités de ce public, l’objectif étant de les faire entrer dans le cadre commun qui est aussi le cadre républicain. »

Les enseignants sont-ils armés pour cela ? « Ils doivent être aidés en cela », annonce le recteur. « Nous sommes en train d’y réfléchir avec des partenaires institutionnels et les associations de quartier. Il s’agit vraiment d’un travail collectif. Je cite souvent ce proverbe africain qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. C’est l’idée. Et en la matière, je suis pour un décloisonnement complet. En mettant en avant les compétences plutôt que les statuts. »

Est Républicain : Pierre LAURENT – 25 mai 2020

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