Visite de Pierre-Michel Kahn, survivant de la rafle de Montbéliard
Pierre-Michel Kahn, 91 ans, debout pour le devoir de mémoire au collège Vauban
Le dernier survivant de la rafle de Montbéliard du 24 février 1944, Pierre-Michel Kahn, s’est rendu au collège Vauban de Belfort ce vendredi pour perpétuer le devoir de mémoire. Devant lui, 31 élèves de troisième inscrits au concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD).
Il y a des témoignages qui marquent. Et celui de Pierre-Michel Kahnen fait inévitablement partie. Il n’était qu’un enfant de 11 ans lorsqu’il a échappé, à quelques heures près, d’une déportation certaine. Caché par une ange gardienne prénommée Lou Blazer, l’homme de 91 ans aujourd’hui a été épargné de la barbarie nazie. Ses parents, eux, n’ont pas eu cette chance. Ils sont décédés dans le camp de la mort d’Auschwitz. Comme eux, 76 000 juifs de France sont décédés dans des centres de mises à mort.
Un récit poignant
Assis à côté de son épouse Michèle Kahn, le nonagénaire conte de manière captivante le récit de sa vie. Des premières mesures antisémites prises par le Troisième Reich jusqu’à la Libération, le petit garçon qu’il était a évité le pire. Sauvé par la « Juste parmi les nations » Lou Blazer qui lui a décousu son étoile, il a été caché à Besançon. Il a ensuite atterri en Suisse où selon ses dires, « les gens lui donnaient du chocolat mais ne lui posaient aucune question sur ce qu’il avait vécu. » En complément de son histoire, il a partagé ses fondamentaux que les élèves ont écoutés attentivement : la tolérance et le principe de toujours garder espoir.
En parler pour ne pas oublier
Comme le rappelle Philippe Tissot, principal du collège Vauban, la commémoration est importante. La venue de Pierre-Michel Kahn marque un triple évènement annuel : le 80e anniversaire de la sinistre rafle de Montbéliard mais pas que. C’est aussi le 80e anniversaire de la victoire contre la barbarie. D’abord la libération de Belfort en novembre 1944 mais aussi le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944.
En plus d’avoir assisté à un témoignage authentique, les collégiens ont pu échanger avec Pierre-Michel Kahn à la fin de son intervention ; un véritable privilège. Ce dernier a apprécié et salué la connaissance historique des 31 élèves présents devant lui.
Benjamin Ecuyer Est Républicain – 16 02 24
Pierre-Michel Kahn, unique survivant de la rafle de Montbéliard, témoigne devant des collégiens
Le 25 février prochain, on commémorera les 80 ans de la rafle de Montbéliard où 27 personnes de confession juive avaient été arrêtées pour être déportées. Pierre-Michel Khan, alors âgé de 11 ans, est sauvé par la résistante Lou Blazer. Il a témoigné devant des collégiens de Vauban à Belfort
Il est l’unique survivant de la rafle de Montbéliard en février 1944 où 27 personnes de confession juive avaient été arrêtées, dans la cité des Princes, avant d’être conduites vers les camps de la mort. Pierre-Michel Kahn avait alors 11 ans.
Arrêté avec ses parents, il avait été sauvé grâce à un subterfuge de la résistante montbéliardaise Lou Blazer, venu le chercher à la prison de Montbéliard pour le mettre à l’abri sur les hauteurs de Besançon. “J’ai dis bonjour madame. Elle m’a dit : appelle-moi tante Lou. Je suis venu te conduire en lieu sûr”. Le petit Pierre-Michel n’a pas compris de suite ce qui lui arrivait. “Et tante Lou, la première chose qu’elle a faite, c’est de découdre l’étoile que je vous ai montré tout à l’heure”. Le garçon a compris qu’il devait se faire discret sur ses racines.
Agé aujourd’hui de 91 ans, Pierre-Michel Khan ne se lasse pas de témoignerde ce parcours singulier. Il s’est exprimé longuement hier après-midi devant les collégiens de Vauban à Belfort. “Je suis heureux de pouvoir témoigner de mon parcours, particulièrement ici. Pourquoi ? Parce que, montbéliardais d’origine, je suis né à Belfort.”
Pierre-Michel Khan a ensuite raconté la vie à Montbéliard dans ces années 40 où la cohabitation entre les différentes confessions se passaient très bien. Peu-à-peu, les juifs ont fait l’objet de mesures économiques de la part de l’occupant comme du gouvernement de Vichy, jusqu’à cette rafle du 24 février 1944. “Je me suis réveillé en entendant des coups frappés à la porte d’entrée. On savait tous ce que ça signifiait”.
Dans l’assistance, des collégiennes et collégiens particulièrement studieux et intéressés. “Je suis ici parce mon oral de brevet va porter sur la déportation. Je trouve passionnant, 80 ans après, d’entendre l’histoire de ce monsieur”. La séance de question-réponses a suivi. “Avez-vous bénéficié d’un soutien psychologique dans votre enfance pour supporter ce que vous avez vécu ?” “Est-ce que vous avez réussi à retracer le parcours de vos parents après que vous les ayez vu pour la dernière fois ?”
Pierre-Michel Khan reviendra à Montbéliard samedi prochain pour commémorer les 80 ans jour pour jour de cette rafle de Montbéliard.
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